Tracer des frontières à Djibouti

Hommes et territoires aux XIXe et XXe siècles - Corpus de textes


24 mai 1887 - Echange de notes sur la limite de juridiction entre Italie et Angleterre sur la mer Rouge
Conte Corti, Ambassadeur d’Italie à Londres, au Marquis de Salisbury, le 24 mai 1887

M. le Marquis,
j’ai reçu du Gouvernement de Sa Majesté le Roi l’ordre de faire connaître à votre Seigneurerie ce qui suit.
Les faits qui se sont passés dans les régions africaines de la mer Rouge depuis l’occupation de Massaoua de la part des troupes italiennes ont prouvé que de sérieux inconvénients résultent de l’état d’incertitude qui règne au sujet de la surveillance à exercer dans ces parages. Cette situation s’est encore aggravée dans le présent état des relations entre l’Italie et l’Abyssinie. Nul doute qu’il ne soit hautement désirable d’y porter remède.
C’est pourquoi le Gouvernement de Sa Majesté le Roi m’a chargé de faire à celui de Sa Majesté la Reine la double proposition suivante.
Il faudrait d’abord s’entendre pour fixer les limites dans lesquelles l’Administration italienne et l’Administration anglaise devraient exercer respectivement leur surveillance. Le Gouvernement de Sa Majesté le Roi propose que cette limite soit fixée à Ras Kasar, de sorte que la côte située au midi de ce point demeurerait sous la surveillance des autorités italiennes, et celle qui se trouve au nord de ce point resterait sous la surveillance des autorités anglaises.
En second lieu, les Chefs des administrations de Massaoua et Souakim recevraient l’instruction d’échanger entre eux des idées et des informations toutes les fois qu’il y aurait à prendre des décisions relativement au régime commercial le long de la côte soumise à la surveillance respective; en tout cas chacun des deux administrations donnerait à l’autre l’avis préalable des décisions qui seraient prises afin que quand même elles ne seraient pas identiques on puisse, du moins, les coordonner réciproquement.
J’ai l’honneur d’exprimer, au nom de mon Gouvernement, l’espoir que celui de Sa Majesté Britannique, animé du même désir de régulariser leurs positions respectives dans les régions dont il s’agi conformément aux intérêts des deux parties, voudra bien accepter la proposition que j’ai l’honneur de lui faire par la présente.

Le Marquis de Salisbury au Conte Corti, le 31 Mai 1887

M. l’Ambassadeur,
I have the honour to acknowledge the receipt of your Escellency’s lettre, under date of the 24th instant.
Your Excellency has already pointed out to me, in conversation, that the operations which it might be necessary fot the Italian Government to undertake in the neighbourhood of Massowah render it important to them that, during the contunance of that state of things, the surveillance of the coast from Massowah as far north as Ras Kasar should be in their hands. At the same time, your Excellency informed me that the Italian Governement would use their utmost endeavours to prevent the departure of any slave-trading vessels from the coast under their surveillance; and that they would raise no objection to the action of Her Britannic Majesty’s cruizers in searching any vessel sailing off or from that coast which was suspected of the same offence.
With this understanding I have to express to our Excellency the readiness of Her Majesty’s Government to comply with the request contained in your letter. Orders to that effet will be given by the Lord Commissioners of the Admiralty to the British Naval officers on the spot without delay.
Référence «Map of Africa by Treaty», p. 946
Pour citer ce document djibouti.frontafrique.org/?doc36, mis en ligne le 19 octobre 2010, dernière modification le 19 octobre 2010, consulté le 20 avril 2024.

Valid XHTML 1.0 Transitional   CSS Valide !